SANTE : Une medecin tabacologue donne son avis sur la fiabilité de l’e-cigarette

SANTE : Une medecin tabacologue donne son avis sur la fiabilité de l’e-cigarette

A l’occasion du « Mois sans tabac« , nos confrères du site « Actu.fr » ont interrogé un médecin tabacologue du CHU de Caen (Calvados). Le but ? Savoir si l’e-cigarette peut-être un outil fiable afin de quitter le tabagisme. Malgré le manque de « recul », Marie Van der Schueren-Etévé pense que l’e-cigarette « peut être un bon outil pour certaines personnes qui souhaitent arrêter de fumer.« 


LA VAPOTE, TOUJOURS MIEUX QUE LE TABAC QUI TUE 7 PERSONNES PAR JOUR EN FRANCE !


Il est toujours intéressant d’avoir l’avis de medecin tabacologue qui ne sont pas habitués à interagir avec le monde de la vape. Voici la vision de Marie Van der Schueren-Etévé, médecin tabacologue du CHU de Caen sur l’e-cigarette et son potentiel interêt dans l’arrêt du tabagisme. 

La cigarette électronique est-elle un bon moyen pour arrêter de fumer ?

Marie Van der Schueren-Etévé, médecin tabacologue : La cigarette électronique n’est pas reconnue comme un moyen pour arrêter le tabac. Mais entre 2016 et 2017, on compte un million de fumeurs en moins, soit une baisse de 19%. Dans le même temps, on observe une augmentation de ventes de cigarettes électroniques de 17%. Chacun est libre d’interpréter ces chiffres.

Il n’y a pas encore d’études sérieuses qui valident l’utilisation de la cigarette électronique. Nous sommes d’ailleurs en train d’en mener une, l’étude ECSMOKE, avec 18 autres centres de santé en France pour comparer l’utilisation du médicament le Champix® et la cigarette électronique (voir encadré). Cette étude sérieuse, avec 650 patients, un groupe placebo et un groupe actifs, nous apportera de vraies données et nous aidera à progresser dans le domaine.

Mais dans l’attente de cette étude, nous pouvons déjà dire, avec le recul que nous avons aujourd’hui sur la cigarette électronique, soit une dizaine d’années, qu’elle peut être un bon outil pour certaines personnes qui souhaitent arrêter de fumer.

Le fonctionnement de la cigarette électronique et les liquides que l’on met à l’intérieur ne peuvent-ils pas être dangereux ?

La cigarette électronique, c’est comme une cocotte minute, elle n’est pas dangereuse quand il y a de l’eau dedans. Si vous remplissez bien votre vapote de liquide et que vous changez régulièrement la résistance, il n’y a normalement pas de problème. 

Pour les liquides, je ne conseille pas de marques particulières. Mais privilégiez plutôt les boutiques que les bureaux de tabac, vous serez mieux renseignés. Beaucoup de personnes nous disent qu’on ne sait pas ce que ça donnera sur le long terme et ils n’ont peut-être pas tort, même si nous avons déjà un recul d’une dizaine d’années plutôt positif.

Mais ce qui est sûr, c’est que c’est à 95% moins dangereux que la cigarette. La fumée de cigarette contient entre 6 000 et 7 000 substances différentes, dont des substances très toxiques, qui peuvent provoquer des tumeurs, des cancers, des infarctus… Il faut rappeler qu’un fumeur sur deux meurt du tabagisme. Et que chaque année, 4 500 fumeurs meurent en Normandie.

Conseillez-vous la cigarette électronique à vos patients ?

La plupart ont déjà commencé la cigarette électronique avant de venir nous voir. Nous les accompagnons donc par la suite. La cigarette électronique peut être un outil pour certains fumeurs. Comme on garde la gestuelle et la sensation de quelque chose qui passe dans la gorge, c’est un excellent anti-frustrant qui continue à apporter un plaisir. 

Mais parfois, pour les gros fumeurs, la cigarette électronique, limitée à un taux de 20 mg de nicotine par ml, ne suffit pas. On peut alors y associer d’autres substituts tabagiques. La cigarette électronique ne s’adresse pas à tout le monde, notre but n’est pas de faire des gens des vapoteurs. Chaque fumeur a besoin d’une aide personnalisée.

Cependant, quand on a des patients avec de grosses difficultés et de grandes frustrations, nous les pouvons les orienter vers la cigarette électronique.

Certains vapoteurs gardent six mois la cigarette électronique mais d’autres n’arrivent jamais à l’arrêter… Qu’en pensez-vous ?

Certains la gardent six mois, d’autres deux à trois ans. C’est très variable. Mais dans tous les cas, même si on continue la vapote, je le répète, c’est toujours mieux que le tabac qui tue sept personnes par jour en France !

Il y a aussi des inquiétudes sur les jeunes qui pourraient se mettre à la cigarette électronique, avant même d’avoir été fumeur de tabac, par effet de mode. Certes, cela peut inquiéter. Mais ces jeunes, avant l’arrivée de la cigarette électronique, ne seraient-ils pas allés vers le tabac ? La question peut se poser.

Pensez-vous qu’un jour la cigarette électronique sera remboursée comme les autres substituts tabagiques ?

On n’en n’est pas là et cela pourrait freiner la dynamique. Car la vapote, c’est un mouvement en lui-même. Les vapoteurs sont allés d’eux-mêmes dans les boutiques, sans passer par un médecin, une pharmacie.

Des groupes se sont créés et il y a une véritable dynamique autour. Un vapoteur ne laissera jamais tomber un autre vapoteur. Cette dynamique entre fumeurs qui arrêtent la cigarette, nous n’avions jamais réussi à la créer auparavant.

Avez-vous des points de vues divergents entre professionnels de santé sur la cigarette électronique ?

Entre médecins tabacologues, nous sommes à peu près tous sur la même longueur d’ondes. Nous savons, parce que nous l’avons observé, que la cigarette électronique peut être un outil pour l’arrêt du tabac, pour certains fumeurs.

Par ailleurs, il peut y avoir plus de divergences avec d’autres professionnels de santé. D’où la nécessité d’une vraie étude sérieuse et fiable sur cet outil.

Source : Actu.fr

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A propos de l'auteur

Ayant une formation de spécialiste en communication, je m'occupe d'une part des réseaux sociaux du Vapelier OLF mais je suis également rédacteur pour Vapoteurs.net .